Poursuite…

« Dans le roman — Le phare du bout du monde — de Jules Verne, je me souviens des trois gardiens du phare en poste sur une île perdue et inhospitalière, à la croisée du Pacifique et de l’Atlantique, poursuivis par la terrible équipe de pirates menée par Kongre. Pour moi, il n’y a pas d’aventure sans poursuite… »

Extrait n°3 du roman 2152 :

Les amis de Mattéo dormaient profondément dans le couloir technique qui se situait en retrait de la cuisine centrale. Ils s’étaient rassasiés en revenant de l’opération réussie qu’ils avaient menée avec GLIC. Mais, après cette nuit blanche, ils récupéraient de leur manque de sommeil. Couchés les uns contre les autres, ils n’imaginaient pas ce qui était en train de se préparer derrière les murs pour les retrouver.

Dans ces souterrains, qui étaient devenus leur maison, ils s’étaient habitués à ne jamais être dérangés et s’étaient accoutumés au silence des lieux. Ils furent soudain réveillés par de curieuses sonorités qui venaient du tréfonds. Ils ne parvinrent pas à distinguer quel était ce bruit, mais ils sentirent de suite qu’un danger était imminent.

— Debout, tout le monde ! cria Indra, la première alertée.

Ils obéirent aux conseils de leur amie tout en cherchant l’origine de cette étonnante cacophonie. Comme elle arrivait de la partie gauche du tunnel, ils s’enfuirent avec leurs trottinettes dans le sens opposé.

 

Dès qu’elle fut lâchée dans la cité d’Aglaé, la meute de dix chiens se mit à aboyer avec nervosité. Chaque animal appliquait sa truffe contre terre en laissant tomber ses longues oreilles jusqu’au museau, tandis qu’il fouettait l’air frénétiquement de sa queue vigoureuse. Analysant la moindre molécule qui pourrait leur indiquer une piste à suivre, les canidés avançaient comme des aspirateurs, la tête baissée, insensibles aux décors qu’ils traversaient.

L’un d’entre eux s’arrêta brusquement et releva le museau… Il sembla réfléchir un moment puis, tout excité, reprit sa course les narines au sol, mais cette fois-ci, beaucoup plus vite. Il venait de déceler une puissante odeur et zigzaguait à travers les conduits, guidé par son appareil olfactif. Ses compagnons se lancèrent également à sa suite, avec autant d’ardeur. Les animaux n’hésitaient plus… Ils couraient à grande allure. Les arômes étaient si nets qu’ils n’avaient même plus besoin de chercher. Ils fonçaient dans ce chemin de senteurs comme des bolides sur un circuit…

— Ce sont des chiens ! hurla Rachid qui entendait très distinctement les aboiements… C’est quoi cette histoire ?

Les jeunes roulaient à toute vitesse tellement ils avaient peur. Ils prenaient les tournants presque à l’horizontale et glissaient sur les parois arrondies comme s’ils étaient sur une piste de bobsleigh.

GLIC ne pouvait pas avancer aussi vite et se laissa distancer. Les chiens étaient maintenant visibles et Serge Morille apercevait avec effroi la meute rugissante qui s’approchait progressivement de la caméra du robot. Ils étaient désormais à son niveau et à la surprise générale, ils le doublèrent sans se soucier de sa présence.

— C’est l’odeur humaine qui les intéresse ! comprirent alors Siang Bingkong et Paméla Scott. Ces chiens sont comme des machines !… Ils sont dressés pour chercher l’homme !

— Pourvu qu’ils ne dévorent pas les enfants ! s’inquiéta soudain Serge Morille.

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